Coup de gueule des effronté.e.s

Communiqué des effronté-es – 21 novembre 2018
#NousToutes, coup de gueule et gilets jaunes !

Les effronté-es vous informent que suite à la décision des Gilets Jaunes de manifester ce samedi à Paris, nous devons changer le point de départ de la grande Marche contre les violences sexuelles et sexistes lancée par #NousToutes il y a des mois. Ce ne sera donc pas 14h place de la Madeleine, mais place de l’Opéra.

Les effronté-es en profitent pour exprimer un coup de gueule face à cette actualité si révélatrice du peu de cas que l’on fait de nos luttes. Mobilisées depuis des décennies dans un bain glacé de déni, de dénigrement ou de moqueries, les féministes se battent tous les jours pour mettre le vécu souvent invisible des femmes, les harcèlements, les agressions sexistes et les crimes sexuels, au centre de l’agenda politique.

Avec #MeToo, des milliers de femmes ont pris la parole en choeur pour lever l’omerta, nommer les agresseurs, faire honte aux moqueurs, obliger la société et ses gouvernants à nous entendre. Les violences sexistes et sexuelles ne sont plus notre secret de polichinelle, ENFIN !

Un an plus tard, nous avons décidé de devenir Nous Toutes en appelant à une grande marche. On a sorti l’artillerie lourde, aussi lourde que faibles sont nos moyens. On a lancé une campagne de cofinancement. Des bus et des billets de train ont été réservés pour permettre à des copines des quatre coins du pays de nous rejoindre…

Et là, à moins d’une semaine du 24 novembre… les Gilets Jaunes décident que Paris sera bloquée ce jour-là, et décrètent qu’ils se rassembleront à une station de métro du départ de notre manifestation. Des responsables politiques de tous bords, même ceux qui ont cosigné notre appel et engagé leur organisation, les soutiennent bruyemment, quand ils ne nous avaient soutenu que du bout du Tweet, et encore.

Les effronté-es sont très énervées mais plus motivées que jamais, et déferleront avec encore plus d’énergie pour imposer notre agenda, nos souffrances invisibilisées au jour le jour, jusqu’à la journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Rien qu’en ce mois de novembre, une enfant de 13 ans a vu son violeur acquitté, le gouvernement ayant renoncé à instaurer comme promis un âge minimum de consentement. La victime était atteinte d’un handicap cognitif, mais la Justice n’a pas voulu trancher si elle était “consentante”, et sa triple situation de vulnérabilité (genre, âge, handicap) n’a pas pesée dans la balance. Quelques jours plus tôt, nous découvrions le cas de Julie, même âge, violée à plusieurs reprises par des pompiers, dont les crimes triplement aggravés (viol, sur mineure, par des personnes incarnant une autorité) ont été déqualifiés en atteintes sexuelles.

Pour ces innombrables, les effronté-es seront dans la rue et espèrent que ces multiples enjeux ne seront pas ENCORE UNE FOIS invisibilisés.

Les effronté-es vous donnent RDV samedi 24 novembre

à Paris à 14h – Place de l’Opéra (le Tuto)

à Marseille à 14h30 – Cours Estienne D’Orves

à Rennes à 11h – Place de la Mairie

Contact presse
Fatima Benomar – 06 75 86 61 31

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